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L’expressionnisme de Gottlieb

Adolph Gottlieb – ‘Burst’ (1973)

« Pour moi, certaines prétendues abstractions n’ont rien à voir avec l’abstraction. Au contraire, il s’agit du réalisme de notre temps. »

Adolph Gottlieb (1903-1974) est un peintre et sculpteur américain, membre fondateur du groupe The Ten créé en 1935 (1). Il étudie les beaux arts à la Parsons The New School for Design de New York. Ses peintures s’inspirent du primitivisme et de symboles mythologiques.

Il fait partie du mouvement expressionniste abstrait. Il sera fortement influencé par la peinture de Cézanne, de Matisse et de Fernand Léger lors de ses études à Paris.


Une rétrospective de ses œuvres eut lieu à Munich, en 2014. Adolph Gottlieb: A New Selection, American Contemporary Art Gallery, Munich

Plus récemment, quelques unes de ses œuvres ont été exposées à Toronto (Canada) dans la galerie Caviar20 du 20 janvier au 19 février 2022.

(1) Mark Rothko et Lou Schanker parmi ses membres

Sources : Wikipedia; Artnet;

Expressionismus Schweiz

Le Kunst Museum de Winterthour présente « Expressionismus Schweiz » du 10 juillet 2021 au 16 janvier 2022.

Kunst Museum, Reinhart am Stadtgarten, 6, Stadthausstrasse, Winterthour. Tél. 052 267 51 72, site www.kmw.ch

Le musée accueille 120 oeuvres non seulement alémaniques, mais romandes et tessinoises. On y (re)découvrira celles et ceux que le Neue Zürcher Zeitung (en 1908) désignera sous l’appellation « les enfants de Van Gogh« . Sont exposés Kirchner, Albert Müller, Hermann Scherer ou Marianne von Werfekin.

Dans les années 1900, le mouvement de l’expressionnisme [Nouvel expressionnisme, Futurisme, Cubisme] s’étendait autant en Suisse qu’en Allemagne (Dresde, Munich). Les tendances se révèlent multiformes, avec des éclats colorés, un mépris du beau dessin, le goût du primitivisme et des positions très anti-gouvernementales. On y ajoutera les influences venues d’ailleurs. Les «fauves» français ne restent pas toujours bien loin. Les dissidents suisses non plus. Cuno Amiet, dont l’exposition présente la célèbre «Colline jaune»» de 1903 (une rupture avec l’influence de Hodler) s’est ainsi vu invité par les membres de «Die Brücke» a exposer avec eux dès 1905.

La colline jaune de Cuno Amiet, 1903

Géographiquement, les choses n’apparaissent pas simples non plus. Apparemment la Suisse romande reste exclue du propos. Trop francophile. Toutefois l’exposition présente Alice Bailly, Gustave Buchet. Il y a donc ici dans un étage séparé une section suisse française et une autre tessinoise, le canton italophone formant avant tout une terre d’accueil pour des immigrés de l’intérieur et de l’extérieur.

La Suisse neutre voit affluer les créateurs dès la déclaration de la guerre de 1914. L’arrivée en 1917 d’Ernst Ludwig Kirchner à Davos va ainsi créer un impact durable. L’Allemand s’installe pour vingt-et-un ans aux Grisons. Il influence ainsi grandement les artistes du groupe «Rot/Blau» de Bâle. Morts très jeunes, Hermann Scherer et Albert Müller deviennent ses disciples tout en gardant chacun leur personnalité.

A titre remarquable, l’exposition présente les œuvres d’Alexej von Jawlenski, installé à Saint-Prex dès 1915, ainsi que celles de sa compagne Marianne von Werefkin qui marquera bientôt le paysage culturel tessinois jusqu’à sa mort.

L’exposition présente également Eduard Gubler, Andrea Lutz et David Schmidhauser, le Roumain Arthur Segal ou l’Américain Gordon McCouch, Johannes Robert Schürch, Rita Jarett.
On y verra le tableau polémique « Révolution » d’Otto Baumberger, peint en 1917 en écho aux événements russes.

(de g à d) Le ‘Saint Sébastien‘ d’Eduard Gubler – – ‘Atmosphère tragique‘, 1910, de Marianne_von_Werefkin – – ‘Révolution‘ d’Otto Baumberger, 1917 – – Un paysage de Kirchner, datant de 1924