Après avoir tenté de faire carrière comme marchand d’art, puis comme pasteur, Vincent explore la peinture et le dessin à la fois en autodidacte et en suivant des cours. Passionné, il ne cesse d’enrichir sa culture picturale : il analyse le travail des peintres de l’époque, il visite les musées et les galeries d’art, il échange des idées avec ses amis peintres, il étudie les estampes japonaises, les gravures anglaises, etc . L’œuvre de Van Gogh est composée de plus de 2 000 toiles et dessins datant principalement des années 1880.
Ce sont les nombreuses lettres qui ont été envoyées à son frère » Theo é, qui permettent de comprendre ses vie personnelle et vie professionnelle.
Sotheby’s, en partenariat avec l’étude parisienne Mirabaud-Mercier, dévoile une œuvre jamais passée sur le marché de l’art. Cette toile est de la main du maître hollandais Vincent Van Gogh (1853-1890).
Scène de rue à Montmartre (1887) fut découverte dans une collection privée française par maîtres Claudia Mercier et Fabien Mirabaud. » Cette trouvaille inédite est avant tout l’histoire d’une famille qui nous a confié le tableau et nous a fait confiance. » L’œuvre, jamais exposée au public, fut acquise dans les années 1920 et n’est plus jamais réapparue sur le marché de l’art.
1886, Van Gogh et son frère Théo, marchand d’art, arrivent à Paris. Ils vivent tous deux dans un appartement étriqué de la rue Lepic, à la bordure du « maquis de Montmartre ». « Un coin champêtre et bucolique qu’affectionne tout particulièrement Van Gogh pour son ambiance urbaine et pastorale.
Ces années sont pour Van Gogh un tournant majeur de son œuvre et de sa pratique picturale. Entré au contact des plus démunis dans les mines belges à la suite d’une brève mission d’évangélisation, il développe les aspects sociaux de sa peinture en figurant des scènes de vie populaire et ouvrière. « À Paris, Van Gogh élargit ses horizons. Les œuvres de cette période, très peu nombreuses, donc très rares et très recherchées, témoignent de son contact avec l’art impressionniste d’artistes qu’il connaît et côtoie.
Du 16 septembre au 11 janvier, le musée de l’Orangerie dédie une de ses salles permanentes aux Biches de Marie Laurencin. Créée pour la saison 1924, l’œuvre est une commande de Serge Diaguilev. Le célèbre directeur des Ballets russes cherchait alors de jeunes artistes déjà en vogue pour son nouveau ballet.
Marie Laurencin se consacre à l’art tout d’abord à travers la peinture sur porcelaine en 1902, à la Manufacture de Sèvres. Deux ans plus tard, elle se forme au 3e art en suivant les cours de l’académie Humbert à Paris où elle rencontre Francis Picabia et Georges Braque. Familière de la cité d’artistes du Bateau-Lavoir, elle entretient une relation amoureuse avec Guillaume Apollinaire de 1907 à 1912 et entre par la même occasion dans le cercle du poète ami des artistes de la bohème montmartroise. Elle participe aux expositions cubistes puis, en 1921, après un mariage, la Grande Guerre et un nouveau marchand (Paul Guillaume), elle rentre seule à Paris où le succès l’attend.
Dans sa tribune du 2 février, à propos du récent ouvrage d’André Cariou, Jean-David Jumeau-Lafond nous avertit « lorsque paraît un nouveau livre consacré à Poussin, Gauguin ou Picasso, on est le plus souvent tenté de hausser les épaules et de dire : encore ?! » et de préciser « … Il n’y a pas de vraie histoire de l’art sans des faits implacablement établis et une prise en considération des œuvres, car, qu’on le veuille ou non, et n’en déplaise à certains, dans le nom de cette noble discipline il y a les mots « histoire » et « art ». »
Gauguin, l’école de Pont-Aven
Cet ouvrage, que l’on peut utiliser comme un outil scientifique désormais indispensable, mais qu’il est aussi possible de lire comme un récit très vivant et parfaitement accessible, répond à quasiment toutes les questions en actualisant la connaissance au plus près des faits… Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Y a-t-il eu véritablement une « École » de Pont-Aven et en quoi ces mots ont-il un sens ?
Le livre d’André Cariou comprend ainsi une chronologie des événements, mois par mois, voire jour après jour, et est nourri de correspondances inédites, de fortune critique rare (L’Union agricole et maritime de Quimperlé ) et d’illustrations.
L’utilité du travail d’André Cariou est essentielle ; Pont-Aven a été un tel carrefour d’individualités et de destins que tout a été dit, et son contraire. Oui, des artistes de premier plan pouvaient peindre à Pont-Aven sans se connaître, ou sans (vouloir) se parler. Non, il ne suffisait pas d’être passé par Pont-Aven pour avoir vu untel ou connu telle œuvre, ni pour avoir été un synthétiste ou un disciple de tel ou tel peintre etc. Durant ces quelques années, une quinzaine pour la période la plus significative, les allées et venues, les croisements, les conflits furent tels que la confusion peut s’installer très vite. En reprenant avec la précision d’une horloge le déroulement exact des faits, André Cariou tord le cou à bien des idées reçues et clichés en tous genres, tandis qu’il coupe aussi l’herbe sous le pied à nombre d’échafaudeurs de théories extravagantes.
1. Charles Giraud (1819-1892) Jeu de boules à Pont-Aven, 1869 Huile sur toile- 105 x 170,5 cm Rouen, Musée des Beaux-Arts Photo : D.R.
Le pittoresque de Pont-Aven avait séduit dès le début du XIXe siècle, mais il fallut attendre les années 1860 pour que commence la véritable histoire d’une colonie d’artistes, lorsque Henry Bacon découvrit le lieu et le conseilla à ses amis Way et Wylie, peintres américains.
Les auberges, chambres d’hôtes pour artistes et commerces se multiplient rapidement, les habitants ayant bien compris l’intérêt commercial d’un tel engouement. (…) En août 1885, Edgar Courtois décrit le village comme « un immense atelier de peinture » dans lequel « on ne peut faire un pas sans marcher sur un vieux tube défoncé, des raclures de palettes » et rencontrer des processions « de bicycles, tricycles conduisant peintres et peintresses à leur travail en plein air ou dans les chaumières. »
Gauguin décide de rejoindre la Bretagne et annonce à Bracquemond qu’il va « faire de l’art dans un trou ». Quand lui et différents artistes y arrivent, Pont-Aven est déjà un petit Montmartre… Sa surprise est grande lorsqu’il découvre combien ce « trou » est peuplé d’artistes. Mais Gauguin s’en réjouit et passe à Pont-Aven des semaines propices, à la pension Gloanec.
Paul Gauguin (1848-1903) La Vision du sermon ou La Lutte de Jacob et de l’Ange, 1888 Huile sur toile – 73 x 93 cm Édimbourg, National Gallery of Scotland Photo : D.R.