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Sempé, humour et poésie

Le dessinateur Jean-Jacques Sempé, père avec René Goscinny du « Petit Nicolas », est mort ce jeudi 11 août 2022 à l’âge de 89 ans. Ses dessins de presse humoristiques – et souvent poétiques – ont fait la délectation des lecteurs du Figaro, du Nouvel Observateur, de L’Express, de Pilote et même du New Yorker. « Pour moi, l’humour naît d’un regard sur la banale réalité de nos existences. (…) Le seul parti que, à la limite, je pourrais tolérer, ce serait celui du sourire. »

(gauche) Détail de « Fresh Intoxication« , dessin de Jean-Jacques Sempé, en couverture du New Yorker le 21 août 2006. © Jean-Jacques Sempé

(droite) Le Petit Nicolas, par Jean-Jacques Sempé.

Sources : leparisien.fr ; Dessiner, ce n’est pas un don, c’est de l’acharnement ; bfmtv et vidéo ; Wikipédia ; Les couvertures de Jean-Jacques Sempé pour le New Yorker de 1982 à 2018 ;

La vie parisienne, vue par Raphael Kirchner

Raphael Kirchner (1875-1917) est un artiste peintre, dessinateur, illustrateur, lithographe et caricaturiste autrichien. Imprégné par l’Art nouveau, il est considéré comme l’un des inventeurs de la pin-up.

Kirchner intègre l’Académie des beaux-arts de Vienne et commence à devenir un jeune portraitiste à la mode pour des couples de la bourgeoisie montante, peignant surtout des femmes dans leurs plus belles toilettes. En 1900, il se rend à Paris pour visiter l’exposition universelle puis choisit de s’installer dans la capitale française où il résidera pendant 15 années.

Il collabore à La Vie Parisienne, magazine à la fois mondain et léger, et produira une série dessinée de femmes très marquée par le japonisme.

Pendant cette période, il fréquente deux artistes hongrois, Alphonse Mucha et surtout Károly Józsa, ce dernier participant lui aussi, sans doute avant 1906, à la production de cartes postales illustrées de femmes parfois très dévêtues.

Il réalise quelques illustrations publicitaires (Byrrh, Femina, parfums Lubin, magazine The Sketch) et expose (Salon des humoristes, Salon des artistes français). La Première guerre mondiale le fera embarquer vers les Etats-Unis (New-York), où il commencera une carrière de costumier et d’illustrateur pour des spectacles musicaux, entre autres pour les Ziegfeld Follies.

Durant les années 1917-1918, les Doughboy’s arrivent sur le front français avec dans leurs besaces des « Kirchner Girls »

Sources : Wikipedia ; Wikiart ; Servat-Rene ;

Fenêtre sur campagne, de Pierre Bonnard

Pierre Bonnard, né le 3 octobre 1867 à Fontenay-aux-Roses (Seine) et mort le 23 janvier 1947 au Cannet (Alpes-Maritimes), est un peintre, décorateur, illustrateur, lithographe, graveur et sculpteur français.

Issu de la petite bourgeoisie, esprit à la fois modeste et indépendant, il se met très tôt à dessiner et à peindre. Il participe à la fondation du groupe postimpressionniste des nabis, qui entendent exalter les couleurs dans des formes simplifiées. Vénérant toutefois les impressionnistes, Bonnard va tracer son chemin personnel à l’écart des avant-gardes qui suivront : fauvisme, cubisme, surréalisme.

Biblio : Wikipédia, Musée Bonnard (biographie)

L’illustration au service du Roman policier

Le roman policier français : illustration et stratégie commerciale.

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Illustration et roman policier, illustration et affiche pour le 7ème Art… sont intimement liés : la créativité des dessinateurs au service de l’attractivité, de l’émoi, du suggestif, de l’expressif, du symbolique, de l’éloquent, du provocant… De grands artistes se sont adonnés à cet art, tout comme photographes, peintres, sérigraphistes ! D’ailleurs, le roman « classique » et la « littérature de masse » ont très vite laissé quelques pages aux illustrateurs : la Bible de Gutenberg, Les Mystères de Paris d’Eugène Sue, les romans de Jules Verne, Sherlock Holmes avec Conan Doyle, Rouletabille de Gaston Leroux…

Le début du XXe siècle est favorable à l’éclosion du roman policier français. Alors que des craintes anciennes développées dans la dernière moitié du siècle précédent s’atténuent, un regain d’insécurité renaît ; la peur s’empare de la France, peur que la presse s’empresse de dramatiser au profit d’une stratégie commerciale lucrative. Les faits divers sont monnaie courante et quotidienne, crimes, cambriolages, meurtres en série, alimentent l’angoisse collective. Dans le même temps, un engouement pour les récits de crimes se développe, selon les attentes d’un lectorat qui appartiendra bientôt à toutes les couches sociales. Dans ce contexte, le roman policier, fait son apparition, dans le sillage des journaux qui se sont spécialisés dans le crime. L’illustration est un élément essentiel d’une stratégie éditoriale encore balbutiante mais qui a tôt fait de s’adapter au contexte.

Memoire Online présente un article intéressant sur l’émergence de cet art pour le roman policier adossé au travail conjoint de l’auteur et de l’éditeur. Les lecteurs doivent s’imprégner de l’ambiance !

Comme souvent, un succès est la conjonction de plusieurs facteurs. L’illustrateur de San Antonio participe à l’engouement pour les aventures de la série. Michel Gourdon est ainsi inséparable des aventures du commissaire. Choisi dès le début pour illustrer les couvertures, il sera l’illustrateur attitré de l’oeuvre, jusqu’au début des années soixante dix, date à laquelle les choix seront radicalement différents.

lire également : intro au roman policier