C’est l’histoire de l’art qui aurait rendu « invisibles » nombre de femmes peintres, alors qu’elles jouissaient d’une reconnaissance certaine en leur temps.
Certes, elles furent empêchées de bien des manières sous l’Ancien Régime et même après la Révolution : maintenues dans la sphère domestique, elles avaient un rôle d’épouse et de mère à tenir, la formation artistique à laquelle elles avaient accès était limitée, et les genres auxquels elles furent reléguées étaient considérés comme mineurs, c’est-à-dire le portrait, le paysage et la nature morte. Elles furent nombreuses pourtant à peindre avec succès. Mais les historiens n’auraient soi-disant retenu que le grand genre de l’histoire et les grands hommes qui le pratiquèrent. Tel est le propos de Martine Lucas, commissaire de l’exposition du Musée du Luxembourg, qui souhaite rappeler la place qu’occupaient les femmes peintres entre 1780 et 1830, et la féminisation progressive du monde des arts.
On connait Vigée Le Brun ou Marguerite Gérard. Mais c’est le cas de bien des artistes du XIXe siècle qui mériteraient d’être mis en valeur, qu’ils soient hommes ou femmes. Songeons – ce n’est que quelques exemples – à Nicolas-Didier Boguet, à Philippe Chéry, aux frères Franque, à Jean-Joseph Taillasson ou Jean-Baptiste Wicar… Et si beaucoup des créatrices montrées dans cette exposition ne sont pas connues du grand public, elles le sont des historiens.
Expo : Musée du Luxembourg, du 3 mars au 25 juillet 2021
Source : La Tribune de l’Art