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Le manga, comme support à une réflexion sur la Société

Lors du 50ème festival d’Angoulème, le mangaka Hajime Isayama était l’un des invités d’honneur. Pour ceux qui ne connaissent pas, il est l’un des auteurs les plus lus au monde avec sa série « L’attaque des titans ».

Le manga connaît un succès immédiat au Japon et devient une des séries les plus remarquées de l’année 2011. Il se retrouve en onzième position du classement Oricon des meilleures ventes par série avec plus de 3,5 millions d’exemplaires vendu. Un tel engouement que marque de voitures ou enseignes de l’alimentation rapide ont proposé une collaboration marketing ! Depuis 2011, les exemplaires vendus se chiffrent entre 3 et 5 millions annuellement.

L’histoire tourne autour du personnage d’Eren Jäger dans un monde où l’humanité vit entourée d’immenses murs pour se protéger de créatures gigantesques, les Titans. Le récit raconte le combat mené par l’humanité pour reconquérir son territoire, en éclaircissant les mystères liés à l’apparition des Titans, du monde extérieur et des évènements précédant la construction des murs.

Une anime (série télévisée d’animation) ou animé est annoncée en décembre 2012. Vingt-cinq épisodes produite par Wit Studio sont diffusés entre avril et septembre 2013 sur la chaîne MBS au Japon. Trois autres saisons verront le jour en 2017, 2019, puis 2021.

Hajime Isayama était invité d’honneur au Festival international de la BD d’Angoulême pour sa 50ème édition (26 au 29 janvier 2023).

Interviewé par BRUT, le mangaka livre ses réflexions sur la culture occidentale et son rapport avec l’Art. Il pointe la vision différente qu’il y a entre le Japon et les pays occidentaux au sujet du manga. Il pose aussi, en filigrane, une question très pertinente sur notre rapport à l’Art et surtout sur ce que l’on considère comme de l’Art. (cf. le blog paradishunter)

Hajime Isayama , interviewé par BRUT

Quelles sont les différences entre fans japonais et fans occidentaux, principalement les fans français, perçoivent L’attaque des Titans ?

Au japon le public juge une œuvre en la considérant comme un produit commercial,  alors que l’oeuvre est jugée de manière totalement différente à l’étranger, surtout en France.

En fait quand on vient en France, par exemple,  on nous considère comme des artistes. Et comme je n’ai pas de conscience d’être un artiste,  je me dis « ah bon ! je suis un artiste ? » parce que j’ai l’impression de fabriquer un produit.  En tout cas, c’est comme ça que le métier est considéré,  et peut-être que c’est simplement  parce que moi-même je n’ai pas de compréhension profonde de l’art et que je n’ai pas fait d’études…

En tout cas, voilà, le traitement du métier est très différent  entre les deux pays.

Vous avez adoré Games of Throne. Comment est-ce cette série a influencé votre écriture, notamment lorsque vous êtes arrivé vers la fin de L’Attaque des Titans ? Quelles leçons en avez-vous tirées ?

En fait ce qui m’a le plus impressionné ce sont les dialogues. Il s’agit de dialogues que je ne trouve pas dans les oeuvres japonaises,  ça vient forcément de la culture occidentale et notamment de l’Angleterre parce qu’il y a beaucoup d’ironie. Quand on étudie les dialogues, c’est vraiment très bien écrit.

A connaître : le monde des mangas

Lien court : https://wp.me/p5riis-2HP

Les baisers de l’Histoire de l’Art (1)

L’Art a régulièrement célébré l’harmonie entre deux êtres au travers d’un baiser, d’un geste d’amour, d’une attitude amoureuse. Peintres, sculpteurs, photographes, graffeurs, sérigrapheurs ou dessinateurs ont saisi l’instant et ont figé ce que chacun.e de nous considère comme « les plus beaux baisers de l’Histoire de l’Art« .

Les ouvrages, les documents (papier, vidéo), les pages internet regorgent d’illustrations et de consécrations à ce symbole de passion, d’amour et d’intimité. Le baiser scelle l’union de deux êtres à un moment donné et attire l’attention par sa dimension universelle, parfois engagée et politique [on se souviendra de Le Baiser de l’Amitié de Dmitri Vrubel, mettant en scène le baiser de la fraternité entre Erich Honecker et Léonid Brejnev].

Pour le net, lancer la requête « baisers de l’histoire de l’art« 

… prochainement, la suite de ce reportage sur la passion amoureuse artistique.

(de haut en bas)

Roy Lichtenstein – ‘Kiss V’ (1964)
Frederic Leighton – ‘Acme et Septime’ (1868)
Alex Raymond – ‘Mandrake’ (1954)
Arild Rosenkrantz – ‘Le baiser’ (1905)

Auguste Rodin, ‘Le baiser’ (1882) – Marbre
Banksy – ‘Kissing Coppers’ (2004)
Constantin Brâncuși – ‘Le baiser’ (1923-1925) – Pierre (calcaire brun)
Édouard Vuillard – ‘le baiser’ (1891) – huile sur toile

Francesco Hayez – ‘Le baiser’ (1859) – huile sur toile
Giotto – ‘La scène du Baiser, entre saint Joachim et sainte Anne’ (1303-1306)
Ingres – ‘Paolo et Francesca’ (1819)

Jeff Koons et la Cicciolina, à Paris en 1991
Victor Jorgensen – ‘Kissing the War Goodbye’ (1945)

Magritte – ‘Les Amants’ (1928) – huile sur toile
Victor Vasarely – ‘Amour’ (1942) – gouache
William Dyce ‘Paolo et Francesca’ (1845)

Nota : « Paolo et Francesca » sont deux figures d’amants entrés grâce à Dante dans l’imaginaire sentimental populaire comme l’incarnation de la passion amoureuse par excellence (La Divine Comédie).