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Rencontre avec le Collectif Artemisiae

L’Histoire de l’art a été marquée par de nombreuses artistes mais ces dernières sont souvent méconnues du grand public. C’est sur cette constatation que Léa Hoche & Léa Bichard ont fondé le Collectif Artemisiae.

Leur but ? Donner la possibilité à des femmes artistes d’être mises en avant pour écrire une nouvelle page de l’Histoire de l’art, riche des apprentissages du passé.

Auprès de Artistikrezo.com, Léa H et Léa B ont accepté de répondre sur le collectif, sur leurs parcours, leur première exposition et sur leurs futurs projets.

Pouvez-vous m’expliquer comment fonctionne le Collectif Artemisiae ?

Léa H : Pour le choix des artistes c’est simple : on fonctionne au coup de cœur.
Ce qui est pratique, c’est qu’on a exactement les mêmes goûts : je sais ce que Lea (B) va aimer ou ne pas aimer, et inversement ! Après, on contacte les artistes et on leur explique le projet. Une fois les artistes sélectionnées, on fonctionne avec une Charte.
C’est une sécurité pour être sûres qu’on partage toutes le même but et les mêmes valeurs : créer une vraie famille artistique et culturelle dans un esprit de sororité ; avec nous, mais aussi entre les artistes.

Léa B : Pour le financement, on prend soin de mettre tous les mois de l’argent sur le compte en banque de l’association. On avait réfléchi au fait de vendre des œuvres des artistes du collectif et de prendre une commission mais on a vite abandonné le projet : on trouvait que c’était trop tôt, puis on tient à ce que les artistes puissent vivre au maximum de leur art sans se faire taxer. La seule commission qu’on s’est autorisée à prendre, c’était sur les ventes pendant l’exposition. On l’a fixée à 10%, juste pour rentrer dans nos frais. Du coup pour monter l’exposition on a mis place une campagne de crowdfunding, qui a plutôt bien marché.

A lire : Instagram ;

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Œuvres des artistes du Collectif Artemisiae (de g. à d.) : Céane Lemonnier, Lauriane Cadiot, Gatha

L’art, un bastion masculin…

L’art, un bastion masculin – Pourquoi faut-il encore ajouter femme avant artiste?

Si la cadence des expositions s’est accélérée comme celle des nominations à des postes clés dans les musées, les femmes actives dans le milieu de l’art aimeraient bien être débarrassées des stéréotypes et autres clichés.

«On nous donne encore parfois le sentiment de faire une peinture qui est moins valable que celle des hommes, c’est assez dérangeant.» (Claire Nicole, artiste peintre vaudoise – Suisse)

Il y a 120 ans, Ferdinand Hodler, en 1902, lorsqu’il présidait la Société suisse des peintres et sculpteurs, décria « Pas de femmelettes chez nous!« . La discrimination dans les tiers lieux s’est heureusement estompée. Le monde de l’art (commissaires d’exposition, régies de musées, conservateurs-trices du patrimoine, gestion de collections culturelles pour le ministère de la Culture ou des collectivités territoriales, histoire de l’Art, professorat…) accueillent de plus en plus de compétences femmes. La route reste néanmoins semée d’embûches… « le nombre de femmes dans les collections du Kunsthaus de Zurich n’excède pas 5% » raconte Ama Mülthaler, la présidente du Musée Jenisch (Vevey, Lac de Genève), dédié aux œuvres sur papier et exposant des créations de Dürer, Goya, Degas, Picasso et bien d’autres.

La Société Suisse des Beaux-Arts – l’organisation faîtière des sociétés régionales des beaux-arts, fondée en 1806 et relancée en 1839, n’est devenue mixte qu’en 1971. L’association fédère 35 sociétés locales et régionales des beaux-arts et regroupe quelque 45’000 membres individuels.

Illustrations : Kunstmuseum de Bâle ; En 2020, le Musée Jenisch à Vevey a consacré une rétrospective à Marguerite Burnat-Provins

Source : 24heures.ch ;

Les amazones du POP

À Nice, le MAMAC [Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice] propose une relecture du Pop Art au féminin, une traversée de la création plastique des années soixante à travers les œuvres de quarante artistes femmes qui, derrière la figure emblématique de Niki de Saint Phalle, ont été injustement ostracisées. Ces « Amazones du Pop » ont pourtant pris part avec audace à la création artistique de leur temps.

Cette exposition redonne leur place aux artistes femmes ayant pleinement participé à la création plastique des années soixante, plus précisément à l’invention et à la redéfinition internationale du Pop Art. « She-Bam Pow Pop Wizz ! Les amazones du pop » réunit une quarantaine d’artistes qui, de part et d’autre de l’Atlantique et par des voix plurielles, ont imaginé un autre monde durant cette parenthèse temporelle qui débute autour de 1960, culmine avec le summer of love  de 1967 et le flower power aux Etats-Unis et les évènements de 1968 en Europe et s’achève brutalement avec la crise pétrolière de 1973.

Source : Mediapart ; MAMAC Nice

Infos :
03 octobre 2020 – 29 août 2021 (du mardi au dimanche de 10h à 18h)
Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain
Place Yves Klein – 06364 Nice cedex 4

Kogelnik_K63.1004_Miss-Universe_hr-481×600 – photo MAMAC

Alice Bailly invente le concept de ‘tableaux-laine’

Alice Bailly (1872 – 1938) est une peintre et graveuse suisse, née à Genève. Vaudoise d’adoption, elle fut proche des mouvements avant-gardistes du début du XXe siècle (cubisme, mouvement Dada, Fauvisme) qu’elle a contribué à faire connaître en Suisse romande.

Tea Time, 1920

Parmi les techniques qu’elle utilise, se trouvent l’estampe, la peinture à l’huile , l’encre , l’aquarelle, les techniques mixtes (gouache et encre de Chine), crayon et fusain , aquarelle sur crayon… et sa propre technique de peinture-laine.

Issue d’une famille modeste, Alice Bailly abandonne ses études d’allemand pour suivre, à Genève, de 1891 à 1895, les cours de dessin de l’École des demoiselles, attenante aux Beaux-Arts dont l’accès reste interdit aux femmes. En 1904, elle s’installe à Paris, où elle rejoint la colonie d’artistes suisses de la rue Boissonade, à Montparnasse.

Alice Bailly invente le concept de « tableaux-laine » dès 1916, terme qu’elle crée pour éviter que l’on qualifie de « broderies » ses tableaux « peints avec de la laine ». Entre 1917 et 1923, elle exécute une cinquantaine de tels «tableaux-laine»: des fils multicolores sont lancés en lignées parallèles par-dessus et par-dessous une toile de coton. Parmi ses œuvres relevant de cette technique : les Rythmiciennes, tableau exposé au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, ou encore La Procession.

(à gauche) Les Rythmiciennes, 1918-1919 – (à droite) La Procession, 1918

Sources : Wikipédia ; collections en ligne du Musée d’art et d’histoire de Genève ; Aware ; Fondation Alice Bailly ;

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{Peintres] Dod Procter, une nouvelle vision de la sensualité féminine

Dod Procter, née Doris Margaret Shaw, RA (1890–1972) était une artiste anglaise et l’épouse de l’artiste Ernest Procter.

Procter et son mari ont fréquenté ensemble les mêmes écoles d’art en Angleterre et à Paris, où ils ont tous deux été influencés par l’impressionnisme et les mouvements postimpressionnistes. Ils ont également travaillé ensemble, partageant parfois des commandes et d’autres fois exposant ensemble leurs œuvres. Son mari décéda en 1935.

Ernest and Dod Procter

Dod est restée une artiste toute sa vie. Après la mort d’Ernest, elle voyagea aux États-Unis, au Canada, en Jamaïque et en Afrique.

Elle fut membre de plusieurs organisations d’artistes, telles que la Newlyn School et la Royal Academy (1942) et devint présidente de la St Ives Society of Artists (STISA) en 1946. Son travail fut exposé à la Royal Academy à plusieurs reprises.

L’un de ses tableaux intitulé Morning [1927] a été acheté pour le public par le Daily Mail en 1927.

Biblio : Wikipédia ;

... quelques unes de ses oeuvres


Autres artistes femmes contemporaines qui ont rencontré Dod à l’Académie Royale : Eileen Mayo (1906-1994) ; Marjorie Frances Bruford (1902-1958); Laura Knight (1877-1970) ;

(de gauche à droite : Mayo ; Bruford; Knight)

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