Membre fondateur des Nouveaux Réalistes, Jacques Villeglé a marqué l’histoire de l’art avec ses affiches lacérées et son alphabet socio-politique.
« Mon travail, c’est l’irruption de la rue sur les murs du musée », se plaisait à décrire ce pionnier du Street Art. Si, tout au long de sa vie, Villeglé a fait l’objet de plus de 200 expositions personnelles en Europe, Amérique, Asie et Afrique, ce n’est qu’en 2008 que Beaubourg lui consacre sa première grande rétrospective en France, avec plus d’une centaine d’œuvres, des années 1940 à nos jours.
Né en 1926 à Quimper, Jacques Villeglé étudie la peinture et le dessin à l’école des Beaux-Arts de Rennes en 1945, où il rencontre Raymond Hains (1926-2005). Ensemble, ils commencent une série d’affiches de concerts, déchirées et à prédominance typographiques, avec pour ambition de faire une nouvelle Tapisserie de Bayeux. Leur première réalisation en duo est baptisée, à partir de quelques mots qui émergent du chaos des lettres : « Ach Alma Manetro ».
En 1947, il commence à collecter des objets trouvés (tels que des fils de fer, débris du mur de l’Atlantique) à Saint-Malo. Fruit de ce travail, Fils d’acier – chaussée aux corsaires est aujourd’hui conservée dans les collections du Centre Pompidou et considérée par Raymond Hains comme la première œuvre Nouveau Réaliste.
L’artiste est décédé dans la nuit de lundi 6 à mardi 7 juin 2022 à Paris.
(gauche) Jacques Villeglé, Rue Michel Le Comte, septembre, 1980, affiches lacérées marouflées sur toile, 131 x 133 cm ©galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois
(droite) Jacques Villeglé dans son atelier parisien en 2014. ©Manolo Mylonas / Jacques Villeglé / Connaissances des Arts
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